De nombreux internautes se posent la question : est-il possible de traiter soi-même la mérule, ce champignon destructeur pour nos habitations ? À première vue, cela pourrait sembler réalisable avec les nombreux tutoriels et produits disponibles sur le marché. Pourtant, cette apparente simplicité cache une réalité bien plus complexe et risquée, pour vous et votre porte-monnaie.

Si le principal obstacle est la dangerosité de l’intervention elle-même, assurer des travaux efficaces et pérennes est également difficile. Ne pas faire appel à un professionnel entraîne, de fait, un risque élevé de récidive. Ce qui multipliera à terme des interventions, toujours plus lourdes et coûteuses, et non moins périlleuses.

Pour le comprendre, il est donc important de connaître la mérule et les étapes d’un traitement efficace.

La mérule pleureuse, surnommée le « cancer du bâtiment », est un champignon lignivore particulièrement redouté dans les habitations. Invisible à ses débuts, elle s’épanouit dans les environnements humides et mal ventilés, dégradant peu à peu le bois. Quand on la détecte, c’est souvent à cause d’une structure de bois devenue instable. Sa capacité à se propager discrètement à travers les murs et les matériaux non ligneux, comme le plâtre ou la maçonnerie, en fait un adversaire redoutable. Outre des dégâts matériels considérables, la mérule peut également provoquer des affections, telles qu’allergies et problèmes respiratoires.

Attention: d’autres champignons s’attaquent aux charpentes et boiseries des habitations, tels que le polypore des caves (Donkioporia expansa), le plus commun des champignons rencontrés dans les habitations, le coniophore des caves (Coniophora puteana), le polypore des maisons (Poria vaillantii) ou encore l’antrodia (Antrodia spp.). Bien que moins agressifs que la mérule, ces champignons requièrent également une intervention rapide et ciblée.

Un développement à la faveur d’autres problèmes pour la maison

La mérule pleureuse (Serpula Lacrymans) se développe en toute discrétion dans des conditions spécifiques. C’est donc un champignon particulièrement difficile à détecter, et conséquemment, à éliminer.

Ces conditions sont, pour certaines, des problèmes préexistants dans la maison, auxquels il faudra remédier pour éviter une récidive:

• Humidité élevée : Un taux d’humidité supérieur à 20 % dans le bois est nécessaire pour son développement.
• Température modérée : Une température ambiante comprise entre 20 et 26°C favorise sa prolifération.
• Faible ventilation : Un environnement mal aéré crée un terrain propice à sa croissance.
• Présence de cellulose : La mérule se nourrit de la cellulose présente dans le bois, les cartons ou autres matériaux organiques.
• Obscurité : Le manque de lumière accélère son développement.

Les filaments mycéliens de la mérule, invisibles au départ, s’étendent discrètement sous les planchers, derrière les cloisons et parfois même à travers les maçonneries. Une fois mature, le champignon produit des spores qui se dispersent facilement dans l’air ambiant. Ainsi, il accélère sa propagation dans le reste du bâtiment.

Un champignon omniprésent

La principale difficulté avec la mérule pleureuse est son caractère sournois : elle peut rester inactive pendant plusieurs mois avant de se réactiver lorsque les conditions redeviennent favorables.

Par ailleurs, même si l’on détecte et détruit l’ensemble des foyers sans remédier au conditions favorables, on n’a aucune garantie contre les récidives. Avec une moyenne de trois spores de mérule par mètre cube d’air partout dans la nature, ce n’est qu’une question de temps avant qu’un nouveau foyer n’apparaisse!

Un impact structurel sur le bâtiment

La mérule pleureuse s’attaque principalement aux structures en bois, les rendant poreuses, friables et dangereuses pour la stabilité de l’habitation. Elle peut également traverser des matériaux comme le plâtre et la brique, ce qui complique davantage son éradication. Une charpente infestée par la mérule peut s’effondrer si les dégâts ne sont pas traités à temps.

un risque pour la santé des occupants

Outre les dégâts matériels, la mérule représente également un danger pour la santé humaine. Les spores libérées dans l’air peuvent provoquer des allergies, des irritations respiratoires et, dans certains cas, des infections pulmonaires chez les personnes vulnérables (enfants, personnes âgées ou immunodéprimées).

Une propagation rapide et silencieuse

Une fois installée, la mérule pleureuse se propage rapidement à travers les murs et les sols, rendant son éradication encore plus complexe et coûteuse si elle n’est pas détectée rapidement.

Traiter une infestation de mérule ne consiste pas simplement à appliquer un fongicide sur les zones visibles. L’intervention nécessite :

• Un diagnostic précis : Identifier les zones touchées, y compris les foyers cachés derrière les murs ou sous les planchers.
• Des travaux lourds : Dépose de matériaux contaminés, découpe et élimination des bois infectés.
• Une désinfection complète : Utilisation de produits chimiques spécifiques nécessitant des équipements de protection adaptés.
• Un risque de dispersion : Une mauvaise manipulation peut aggraver la situation en dispersant les spores dans d’autres zones saines du bâtiment.

Ces opérations sont non seulement physiquement exigeantes, mais aussi potentiellement dangereuses.

Pourquoi traiter la mérule soi-même est-il risqué et peu efficace?

Outre le fait que la mérule résiste aux remèdes artisanaux, traiter la mérule sans expertise vous expose à de nombreuses déconvenues qu’il serait difficile de liste de manière exhaustive. On peut néanmoins citer les plus préoccupantes:

• Premièrement, certaines étapes, comme le brûlage des filaments, sont tout simplement dangereuses pour vous et pour votre habitation.
• Manipuler la mérule aggrave l’infestation et nuit à la santé en projetant des spores. Ce qui augmente également le risque d’une récidive.
• De plus, un particulier ne peut pas détecter toutes les zones contaminées. Faute de matériel adapté, comme des caméras thermiques, il est impossible de repérer l’ensemble du mycélium et des fructifications.
• Des opérations destructives (décrépissage des murs, retrait de planchers) seront dans tous les cas nécessaires pour détecter et traiter.
• En outre, un traitement amateur ne bénéficie d’aucune garantie. Sans intervention d’un professionnel, les assurances ne couvriront pas les dégâts potentiels et les accidents.
• Enfin, le risque de récidive reste élevé. La mérule se développe en milieu humide et mal ventilé. Si ces conditions ne sont pas corrigées, elle réapparaît rapidement. Un expert applique des solutions durables et assure un suivi rigoureux protégé par une garantie décennale.

Les risques sont donc loin d’être négligeables et si un traitement maison paraît économique au premier abord, l’opération risque fort de s’avérer bien plus coûteuse qu’une intervention spécialisée très rapidement.

Faire appel à une entreprise spécialisée est indispensable pour lutter efficacement contre la mérule pleureuse. Ces professionnels suivent des protocoles stricts et disposent d’outils adaptés pour éradiquer complètement le champignon.

La prévisite et le prélèvement pour analyse

Les experts réalisent une inspection détaillée pour évaluer l’étendue des dégâts, identifier les sources d’humidité et effectuer des prélèvements pour analyse en laboratoire. Cette étape permet d’identifier avec certitude le type de champignon présent et d’adapter précisément le traitement.

Les étapes d’intervention du traitement de mérule

• Élimination des matériaux contaminés : Retrait complet des éléments boisés et matériaux irrécupérables.
• Traitement des surfaces : Application de fongicides spécifiques sur les zones infectées, décrépissage des murs, étape de brûlage des filaments sur les maçonneries mises à nu.
• Assèchement du bâtiment : Mise en place de solutions pour éliminer l’humidité excessive.
• Réparation et renforcement : Remplacement des structures endommagées et consolidation des zones fragilisées.

Prévention des récidives

Les spécialistes proposent également des solutions pour prévenir toute récidive, notamment en offrant des solutions pour une meilleure ventilation et un traitement des infiltrations d’eau. Par ailleurs, faire appel à un professionnel vous assure que les risques des travaux son couverts. Entre assurance et garanties de réintervention en cas de récidive, préférez jouer la sécurité !

Faire appel à un professionnel certifié garantit un traitement efficace et sécurisé. Aubriat justifie par exemple d’une certification CTBA+ assurant un haut niveau d’expertise, nous permettant d’intervenir sur des chantier de protection et de sauvegarde du patrimoine historique.

La certification CTBA+ atteste d’un savoir-faire spécifique dans le traitement des bois et des champignons lignivores. Un professionnel certifié CTBA+ utilise des méthodes éprouvées et des produits adaptés.

Ces labels garantissent une intervention conforme aux exigences du secteur. Ils assurent également un suivi rigoureux pour éviter toute récidive. En choisissant un spécialiste certifié, vous protégez votre logement sur le long terme et vous bénéficiez d’une meilleure garantie sur les travaux réalisés.

Traiter la mérule soi-même est une opération complexe, coûteuse et contre-productive si elle est mal réalisée. Tenter de s’y attaquer sans expertise risque non seulement d’aggraver l’infestation, mais aussi de mettre en danger votre santé et celle de vos proches.

En cas de doute, ou dès les premiers signes de présence de mérule pleureuse, il est largement préférable de contacter une entreprise spécialisée et certifiée. La rapidité d’intervention est cruciale pour limiter les dégâts et préserver l’intégrité de votre habitation. En outre, du fait du risque de récidive et pour votre sécurité, faire appel à un professionnel est plus économique et les travaux seront assurés sur le long terme.