Sauver le Patrimoine de la mérule – l’église de Sailly-Achâtel

Aubriat s’emploie à sauver le Patrimoine de la mérule au travers de nombreux chantiers d’exception. L’église Saint Epvre de Sailly-Achâtel s’inscrit tout droit dans cette démarche, avec une infestation découverte au fil de sa rénovation par la mairie et les entreprises intervenantes, qui a fait l’objet d’une mobilisation des habitants de la ville et des pouvoirs publics jusque sur internet.

Cet article est basé sur la couverture presse du chantier par le journal Le Républicain Lorrain:

Dévorée par la mérule, la charpente de l’église St-Epvre a besoin d’aide, Par Lisa Lagrange, du 27 novembre 2024.

« Il n’y a pas un endroit sur la planète qui ne peut pas potentiellement être touché », par Lisa Lagrange, le 18 décembre 2024.

Protection du patrimoine : une église historique menacée par la mérule

L’église Saint-Epvre de Sailly-Achâtel, située en Moselle, représente un précieux témoin du patrimoine religieux local. Elle abrite treize tableaux classés et se distingue par son architecture remarquable. Cependant, ce monument fait face à une menace insidieuse : la mérule, un champignon lignivore surnommé le “cancer du bois” ou la “lèpre des maisons”.

Découverte il y a deux ans, l’infestation s’est révélée bien plus étendue qu’initialement supposé. “Au départ, on ne voyait pas grand-chose”, témoigne Stéphane Nicolas, maire de la commune. “Mais en ouvrant le plafond en plâtre, on a découvert des dégâts sur plusieurs poutres.” L’ampleur des destructions a nécessité une intervention rapide afin d’éviter une détérioration irréversible de la charpente et des structures environnantes.

Un plan d’action pour sauver l’église

Face à cette situation critique, la municipalité de Sailly-Achâtel a pris des mesures immédiates pour préserver l’édifice. La note des travaux de protection du patrimoine de la ville s’élève à plus de 100 000 €, un coût considérable pour cette petite commune de 300 habitants, dont le budget annuel de fonctionnement est d’environ 130 000 €.

Afin de financer ce chantier, plusieurs acteurs ont apporté leur soutien. L’État et la Région Grand Est participent au financement. La Fondation du patrimoine a également lancé une cagnotte en ligne, toujours ouverte aux dons. Grâce à ces efforts conjoints, les offices religieux devraient pouvoir reprendre avant l’été.

Un traitement spécialisé et certifié contre la mérule

Pour éradiquer la mérule qui menaçait l’église Saint-Epvre, la ville a sollicité nos services spécialisés dans le traitement de ce champignon. Présente dans toute la région Grand Est, Aubriat dispose d’une certification Qualibat Mérule et CTB-A+, garantissant des interventions conformes aux normes en vigueur.

La mérule se développe dans des conditions bien particulières : humidité, obscurité et mauvaise ventilation. « Il y a naturellement trois spores de mérule par mètre cube d’air. Le facteur clé, ce sont les conditions : humidité, pénombre et manque d’aération. La mérule se nourrit de bois ou de cellulose en général. Alors ouvrez les fenêtres, ventilez les caves, enlevez les cartons et les palettes qui traînent dans les caves. Évitez de réunir le terreau favorable à la germination des spores. Et en cas de doute, faites appel à un spécialiste certifié Qualibat Mérule ou CTB-A+.« , explique Édouard Aubriat.

Un diagnostic précis et un traitement adapté sont indispensables pour prévenir toute récidive.

Un chantier d’exception pour une restauration durable

L’intervention sur l’église Saint-Epvre s’est révélée complexe. Il a fallu démonter des parties de la charpente, traiter en profondeur les zones infestées et remplacer les éléments irrécupérables. “Nous avons dû ouvrir la toiture pour insérer, avec une grue, une nouvelle poutre”, précise Stéphane Nicolas.

Le traitement a inclus l’assèchement des zones humides, l’élimination des bois contaminés et l’application de fongicides spécialisés. Un suivi rigoureux est également mis en place pour garantir la pérennité des réparations et prévenir le retour de la mérule.

Déroulé des travaux

Préparation du chantier

• Mise en place des équipements de protections individuels et collectifs, et protection du chantier.

Travaux préparatoires effectués par des tiers

• Dépose des bois touchés par le champignon.
• Dépose de la corniche plâtre.
• Dépose des pierres entre les chevrons pour vérification de ceux-ci.

Traitement des murs

• Décrépissage et déjointoiement des murs jusqu’à la pierre et mise en centre de retraitement des gravats.
• 1er brûlage (permis feu établi durant les travaux) et brossage des filaments sur l’ensemble des murs à traiter.
• 1er passage à la caméra thermique des murs brûlés.
• Perçage en quadrillage, pose d’injecteurs et injection d’un fongicide type « XILIX 2000 » jusqu’à saturation.
• 2e brûlage (permis feu établi durant les travaux).
• 2e passage à la caméra thermique des murs brûlés.
• Injection des forages au fongicide « XILIX 2000 » jusqu’à saturation.
• Pulvérisation des murs en surface au fongicide « XILIX 2000 ».
• Traitement d’un autre champignon découvert durant l’intervention (non-comptabilisé).
• Nettoyage final et repli du matériel.

Prévenir la mérule : un enjeu pour tous

La mérule ne touche pas uniquement les bâtiments anciens. “Nous sommes déjà intervenus dans des constructions neuves”, souligne Édouard Aubriat. Une mauvaise ventilation ou une fuite non détectée peuvent créer un environnement propice à son développement.

Pour éviter la prolifération de ce champignon destructeur, quelques précautions s’imposent :

• Aérer régulièrement les pièces et les sous-sols.
• Éviter l’accumulation de matériaux humides (cartons, bois).
• Réagir rapidement en cas de suspicion en contactant une entreprise de traitement spécialisée.

Grâce à la mobilisation rapide de la municipalité pour mettre en place ce chantier avec la société Aubriat, l’église Saint-Epvre pourra bientôt retrouver son éclat. Ce projet illustre l’importance de la protection du patrimoine face aux pathologies du bâtiment et souligne la nécessité d’une vigilance accrue contre la mérule en Moselle plus globalement dans le Grand Est.